Par Nino Lima

Petite histoire de la Maison de l’Argentine

L’idée de fonder une Maison de l’Argentine à la Cité universitaire émerge au début des années 1920, alors que la Cité n’est encore qu’en projet. En effet, en 1922, Marcelo Torcuato de Alvear, représentant diplomatique de l’Argentine en Europe et installé à Paris, est élu président en Argentine. Dans les mêmes années, le projet de construire des  logements pour étudiants français et étrangers au Sud de Paris avance. Le projet de loi qui en prévoit la construction est voté au Parlement en 1921 et Alvear, avant de rentrer en Argentine, promet à des hommes politiques français que l’Argentine aura bientôt une résidence dans cette Cité(1). Otto Bemberg, un très riche industriel argentin, apparemment sollicité directement par Alvear(2), promet à Segura un million de francs pour financer intégralement la construction d’une résidence pour 30 à 50 étudiants argentins(3), et éventuellement aussi pour son ameublement. Le projet se concrétise ainsi progressivement et le 9 août 1923, Luis Bemberg, le fils de Otto, chargé d’affaires à la Légation Argentine à Paris, demande au nom du gouvernement argentin « la concession d’un terrain à la Cité universitaire pour construire un ou plusieurs pavillons pour y loger des étudiants argentins » au recteur de Paris, Paul Appell. Le 13 août 1923, Appell accepte la requête et en soumet la ratification au Conseil de l’Université de Paris(4).

Alvear

Otto Bemberg

Le pavillon de l’Argentine devait comporter deux bâtiments : celui financé par Bemberg, à l’avant, et celui du gouvernement, à l’arrière(5), financé par l’État et les souscriptions. Les travaux du pavillon Bemberg purent débuter, mais pas ceux du pavillon financé par le gouvernement et les souscripteurs, les fonds versés étant insuffisants : d’une part, les souscriptions sont moins importantes que prévues et d’autre part, le gouvernement n’envoie pas d’argent(6). Ainsi, au milieu des années 1920, alors que le pavillon Bemberg est presque terminé, n’est toujours qu’à peine commencé(7) et c’est grâce à l’intervention d’un député et recteur de l’Université de Buenos Aires, José Arce, que les travaux ont pu reprendre. Cette difficulté témoigne dès le début du projet de l’engagement instable du gouvernement pour la construction de la Maison. Par ailleurs, rapidement, celui-ci concentre le pouvoir légal d’administrer la résidence au détriment de la Fondation nationale, situation que cette dernière tente jusqu’à aujourd’hui de transformer.

L’inauguration de la Maison a lieu le 27 juin 1928 en présence du président français Gaston Doumergue, de l’ambassadeur d’Argentine Alvarez de Toledo, de Otto Bemberg, de Edouard Herriot, député du Rhône impliqué dans le projet de loi sur la Cité(8), de Sébastien Charléty, recteur de l’académie de Paris(9), et de André Honnorat(10). La présence de personnalités publiques si notables, en particulier celle du président, marque l’importance qu’a la Maison pour les dirigeants politiques argentins et français, et fait de ce moment un événement important quant aux relations diplomatiques entre la France et l’Argentine. Par ailleurs elle montre aussi l’importance des relations universitaires en général à cette époque, et l’investissement placé par l’État français dans les réalisations liées à ces relations. Tout comme celle de l’ensemble de la Cité, la construction de la Maison de l’Argentine s’inscrivait dans des enjeux politiques, diplomatiques et universitaires de première importance au vu des positions des personnes qui s’y impliquèrent, aussi bien en Argentine qu’en France.

André Honnorat

Maison de l’Argentine à son inauguration

Au début des années 1930, conformément à ce qu’avait annoncé l’ambassadeur(11), la Maison accueille des résidents dont la plupart sont diplômés. Il s’agit de personnes qui se rendent en France pour compléter leur formation universitaire et débuter leur carrière, voire déjà assez âgés, et qui travaillent le plus souvent dans la recherche(12). Quelques-uns, moins nombreux, viennent cependant poursuivre leurs études, et la Maison accueille également quelques artistes. Cependant, la Maison est largement sous-occupée durant sa première décennie d’existence : en août 1938, le journal Los Principios édite un supplément sur la résidence et décrit sa défection par les étudiants argentins : l’année où l’auteur de l’article s’y rend, la résidence n’accueille que douze Argentins, et il précise que c’est un nombre élevé par rapport aux années scolaires précédentes(13).

Peron

Jose Arce

Pendant la Seconde guerre mondiale, à l’image de l’ensemble de la Cité universitaire, la Maison de l’Argentine subit deux occupations de l’armée allemande qui la détériorent fortement. Aggravant le mauvais état des bâtiment dû à leur manque d’entretien pendant les années 1930, ces occupations rendent la Maison quasiment inhabitable. De plus, elles dépouillent la résidence d’une grande partie de son mobilier et des objets qui s’y trouvaient, emportés par les soldats. Après la libération de Paris, l’utilisation des bâtiments par des soldats américains empêche de rouvrir la résidence à des étudiants aussi vite que le souhaiterait la Fondation nationale. Le gouvernement argentin, quant à lui, continue de défendre sa neutralité dans le conflit, mais sa manière de prendre en charge les occupations allemandes témoigne d’une certaine hostilité à l’atteinte à sa souveraineté par l’Allemagne. Son accord pour la cession de la résidence à l’armée française indique une certaine prévenance du gouvernement de Ortiz (président de 1938 à 1942) pour les Alliés. En ce qui concerne le gouvernement de Castillo (président de 1942 à 1943), les démarches de sa diplomatie pour l’évacuation de la Maison montrent l’importance qu’il accorde à la défense de la souveraineté et de l’indépendance de l’Argentine, qui est liée à l’influence grandissante de certains militaires. Enfin, après la seconde occupation de l’armée allemande, le gouvernement argentin se désintéresse de la Maison et laisse à André Honnorat la charge de limiter les dégâts dont elle pourrait souffrir, principalement à cause du froid et de l’humidité en son sein.

Pendant la Seconde guerre mondiale, à l’image de l’ensemble de la Cité universitaire, la Maison de l’Argentine subit deux occupations de l’armée allemande qui la détériorent fortement.

Aggravant le mauvais état des bâtiment dû à leur manque d’entretien pendant les années 1930, ces occupations rendent la Maison quasiment inhabitable. De plus, elles dépouillent la résidence d’une grande partie de son mobilier et des objets qui s’y trouvaient, emportés par les soldats. Après la libération de Paris, l’utilisation des bâtiments par des soldats américains empêche de rouvrir la résidence à des étudiants aussi vite que le souhaiterait la Fondation nationale. Le gouvernement argentin, quant à lui, continue de défendre sa neutralité dans le conflit, mais sa manière de prendre en charge les occupations allemandes témoigne d’une certaine hostilité à l’atteinte à sa souveraineté par l’Allemagne. Son accord pour la cession de la résidence à l’armée française indique une certaine prévenance du gouvernement de Ortiz (président de 1938 à 1942) pour les Alliés. En ce qui concerne le gouvernement de Castillo (président de 1942 à 1943), les démarches de sa diplomatie pour l’évacuation de la Maison montrent l’importance qu’il accorde à la défense de la souveraineté et de l’indépendance de l’Argentine, qui est liée à l’influence grandissante de certains militaires. Enfin, après la seconde occupation de l’armée allemande, le gouvernement argentin se désintéresse de la Maison et laisse à André Honnorat la charge de limiter les dégâts dont elle pourrait souffrir, principalement à cause du froid et de l’humidité en son sein.

Des travaux de rénovation sont décidés par le gouvernement argentin et commencent début 1948(14). Du fait du nombre de résidents et des activités qui s’y tiennent, la Maison est bien plus active à partir de ce moment que dans les années 1930, et elle devient une sorte de centre culturel argentin à Paris. L’histoire de la Maison après cette nouvelle inauguration est structurée par les évolutions économiques et politiques en Argentine durant le premier mandat de Perón, de 1946 à 1955. En effet, les politiques sociales, notamment éducative, ainsi qu’une partie des principales idées du péronisme, apparaissent dans la manière dont est gérée la Maison. Enfin, l’investissement plus fort du gouvernement dans la Maison modifie ses relations avec la Fondation nationale, qui peut se dégager des tâches qu’elle assumait à la place du propriétaire. La Fondation et ses interlocuteurs en Argentine se satisfont de la reprise en main de la résidence par le gouvernement, même si cependant, comme nous le verrons, ce dernier ne cède toujours pas sa propriété des deux bâtiments. Il contrarie ainsi toujours la Fondation dans la fonction d’administratrice de la Cité qu’elle s’accorde et défend.

La Maison de l’Argentine de nos jours

Du renversement de Perón en 1955 à la fin des années 1960, la Maison de l’Argentine continue d’être directement affectée par les changements politiques qui ont lieu en Argentine. Cela est dû au renforcement du lien entre le gouvernement et l’administration de la résidence durant les années précédentes, qui se poursuit pendant cette période. Cela accentue le lien qui existe, à un degré d’intensité particulièrement fort depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, entre l’histoire de l’Argentine et l’histoire de la Maison. Pendant ces années, de façon similaire à ce qu’il se passait sous le péronisme, les régimes militaires influencent la manière dont la Maison est administrée. Les caractéristiques principales de leurs doctrines apparaissent ainsi dans les gestions des différentes directions nommées par l’exécutif, en particulier l’anti-péronisme, le nationalisme et les justifications du terrorisme d’État. L’impact sur la Maison de la politique argentine est de nature différente de celui que renseignaient les sources correspondant aux décennies précédentes, la contrainte politique semblant être plus importante : à partir du coup d’État contre Perón, la direction recourt par exemple à certains moments à la censure des activités et des discours des résidents dans la Maison, ou exerce une discrimination politique sur les admissions. Les mouvements sociaux et l’opposition au régime en Argentine ont aussi un effet dans la Maison, de manière plus courte et intense, comme lors de l’occupation en mai 1968, qui s’attaque à la dictature par l’intermédiaire de la direction de la Maison en mettant justement en évidence la jonction des deux. Comme nous tentons de le montrer dans l’article sur cette occupation, la proximité du directeur de la Maison avec le gouvernement de Onganía, qui l’avait nommé, est l’une des principales motivations du groupe qui décide d’investir la résidence. Par ailleurs, durant les quelques années de pouvoir civil, l’importance symbolique de la Maison pour les relations entre la France et l’Argentine est renforcée lors d’une visite de Frondizi à la Cité en 1960. Cet événement réaffirme l’association de la Maison aux relations franco-argentines après l’ouverture de la résidence à la fin des années 1920, qui signifiait, comme nous l’avons vu, un renforcement des liens entre les deux pays, en particulier universitaires, et alors qu’un rapprochement avec l’Amérique latine était intenté par le général de Gaulle dans les mêmes années.

Occupation de la Maison d’Argentine

Julio Cortazar, alors en exil en France, fut un de ceux qui soutinrent l’occupation de la Maison d’Argentine

La prise de la Maison de l’Argentine : occasion d’une contestation du régime argentin pendant Mai 68 à Paris

Au mois de mai 1968, alors que les mobilisations ouvrières et étudiantes se renforcent, un groupe d’Argentins résidant à Paris décide d’occuper la Maison de l’Argentine à la Cité internationale universitaire. Le mouvement débute le 21 mai, alors que grèves dans les usines et manifestations étudiantes ont commencé depuis la fin du mois de mars, et se sont fortement élargies depuis environ dix jours, et se termine mi-juillet.

Les premiers occupants sont membres d’un groupe d’artistes peintres argentins à Paris, le Groupe Recherche Arts Visuels (GRAV), ou Groupe de la Recherche. Julio Le Parc, Hugo Demarco et Antonio Seguí(15), entre autres, y participent. Mario Gurfein, arrivé en France en mars 1967, est ami avec Seguí, qui lui permet d’exposer à la galerie du Dragon, dans le 6ème arrondissement de Paris. Il y fréquente d’autres artistes qui occupèrent la maison avec lui l’année suivante comme le sculpteur Jack Vañarsky ou le peintre chilien Roberto Matta : c’est donc au sein de ces réseaux d’artistes argentins et latino-américains à Paris que se rencontrent ceux qui décidèrent d’occuper la Maison. Convergeant depuis plusieurs endroits de la ville, d’où ils viennent à pied, une quinzaine de personnes se regroupe devant la Maison et y entre, apparemment sans qu’aucune résistance ne leur soit opposée. Dès leur entrée, le directeur de la Maison, apparemment apeuré, se serait enfermé dans son appartement de fonction, dans les étages, et n’a plus jamais été aperçu par Mario Gurfein, qui est resté quelques jours sur place(16). La grande majorité des participants au mouvement sont argentins : seuls Roberto Matta et un résident français dont le directeur transmet le nom à la Fondation (demandant qu’il soit expulsé de la Cité) n’étaient pas de cette nationalité, selon les sources dont nous disposons(17).

Les occupants s’installent au rez-de-chaussée et organisent un atelier de fabrication de pancartes(18). Ils construisent un panneau avec le nouveau nom de la Maison, « Pavillon Che Guevara », qu’ils installent à l’entrée(19), et Seguí et Matta, aidés par Gurfein, peignent sur une façade du bâtiment une représentation d’un militaire, s’envolant de son cheval. La peinture peut représenter le général San Martín, héros de l’indépendance du pays, et être une déformation de la statue du général sur son cheval installée en 1960 dans le Parc Montsouris, juste en face de la Maison. Il peut aussi s’agir du général Onganía, président argentin depuis le coup d’État du 28 juin 1966, aucune source ne nous permettant de trancher entre ces deux hypothèses ou n’en indiquant une autre. Ces premiers occupants dorment par terre dans la grande salle du rez-de-chaussée, à l’entrée(20).

Selon les témoignages de Antonio Seguí et de Mario Gurfein, les occupants étaient dans leur grande majorité des personnes qui venaient de l’extérieur de la Maison. La plupart des résidents, environ 70(21), semble n’avoir pas pris part au mouvement, et une quinzaine aurait même quitté la Maison quitté la Maison(22). Pour ces artistes en majorité argentins, il s’agissait, à l’occasion des mouvements à Paris, de prendre ce bâtiment, propriété de la dictature militaire argentine, et d’en faire un lieu de contestation du pouvoir dominant en France comme en Argentine : pour le comité d’occupation, « au contact de ce gigantesque mouvement populaire qui se développe en France, il nous était intolérable de rester passifs devant cette situation honteuse»(23). Le pavillon argentin est pour eux « le symbole du régime fasciste »(24).

Une attaque directe de la dictature et l’ouverture d’un centre de réflexion et d’expérience politiques sur l’Amérique latine

Les occupants de la Maison ont pour cible privilégiée son directeur. Ce dernier est l’intermédiaire direct par lequel les occupants s’en prennent à la dictature au pouvoir en Argentine. De fait, son administration de la résidence avant l’occupation est très cohérente avec l’autoritarisme du gouvernement de Buenos Aires : avec l’aide des services secrets argentins, le directeur donne pour consignes de refuser les candidatures(25) de personnes dont les activités politiques seraient désapprouvées par ces services, et il sélectionne par ailleurs lui-même les résidents réadmis à la rentrée 1967-1968 selon des avis orientés par les doctrines de la Révolution nationale : patriotisme, respect des institutions officielles, rigueur… Il émet par exemple un avis très positif sur une étudiante ayant tenu un stand pour l’Argentine à la Cité, contribuant à « manifester la présence de notre pays dans la cité avec grand succès », et des avis négatifs sur d’autres dont il critique la négligence ou le manque d’activités(26). Par ailleurs, les occupants décrivent dans des communiqués les avantages qui lui étaient accordés et dont il abusait : son salaire, au moins aussi élevé que celui d’attaché à l’ambassade(27) et correspondant à 11 fois le salaire moyen de l’époque, et son utilisation de chambres de résidents pour loger des amis ou des connaissances à lui, en plus de son appartement de fonction(28). Probablement parti de la Maison, le directeur demande à la Cité internationale début juin l’expulsion des occupants par la police, sans succès(29).

Pendant ce temps, des conférences et des tables rondes sont organisées à propos de politique en France et en Amérique du Sud(30), auxquelles se rendent « des intellectuels français de prestige universel »(31), possiblement des membres du Comité de soutien à l’occupation(32). Un spectacle de « danse et musique » et un « accrochage d’art plastique » sont aussi organisés le 22 juin(33). Ainsi, les occupants s’enorgueillissent d’avoir, « avec un budget trois fois inférieur à celui qu’accordait le pays », « réalisé en deux mois une activité incomparablement plus grande que pendant ses trente années d’existence »(34).

Le pouvoir du directeur au sein de la Maison est ainsi perçu comme une reproduction de celui de la junte sur l’Argentine. Avec le même objectif de s’en prendre par son intermédiaire à l’exécutif argentin, les occupants organisent dans la résidence ateliers, performances artistiques et conférences(35). Ils font ainsi de la Maison un espace de réflexion et d’expérience politiques sur l’Amérique latine, au moins ponctuellement.

Un exemple des liens transnationaux à l’œuvre en Mai 68 : les mobilisations artistiques et étudiantes sont concomitantes en Argentine et en France

Les artistes qui initient l’occupation sont, de par leur nationalité et profession, reliés aux mobilisations dans le monde artistique en Argentine. En effet, depuis le coup d’État de 1966, grand nombre d’artistes et d’intellectuels argentins font partie des cibles du pouvoir. Engagés dans la recherche de nouvelles formes artistiques et des activités politiques par lesquelles ils combattent la dictature et le capitalisme, certains décident de rompre avec les institutions dominantes de l’avant-garde artistique, en particulier l’Instituto Di Tella de Buenos Aires. En novembre 1968, l’exposition « Tucumán Arde » à Buenos Aires et à Rosario est le moment le plus intense de cette période de radicalisation politique des artistes(36). Julio Le Parc avait milité en Argentine, où il a occupé les Beaux-Arts comme nous l’avons dit, au moins un autre membre du GRAV, Sobrino, était aux Beaux Arts de Paris avec lui(37). Par ailleurs, au moins deux occupants, Gurfein et Seguí, sont présents en 1969 à Córdoba lors du Cordobazo(38), mouvement populaire qui chasse de la ville pendant toute la journée du 29 mai la police et l’armée, à la suite d’un mouvements ouvrier et étudiant puissants. De façon plus générale, il est très probable que ces artistes en contact les uns avec les autres dans leur exil à Paris aient été influencés par les expériences politiques dans le monde de l’art argentin, avant leur arrivée en France et après.

De plus, l’occupation comporte un caractère latino-américain, et ne se limite donc pas à la contestation du pouvoir en Argentine. La nomination de la Maison « Pavillon Che Guevara » l’inscrit dans les mouvements de gauche du continent pour qui le Che était une référence centrale. Par ailleurs, au moins l’un des premiers à occuper la résidence, Roberto Matta, était chilien. Enfin, dans un communiqué du mois de juin, des occupants en appellent à la création d’un « Comité latino-américain d’action », subdivisé en « commissions de travail spécifiques et permanentes »(39), ce qui témoigne, avec plusieurs autres références au continent dans d’autres textes, de ce caractère de l’occupation.