Par Jean Lamarre

Le Front de libération du Québec ou le FLQ est créé en 1963 par un groupe de jeunes québécois marxistes et indépendantistes. Dans le cadre de la renaissance d’un sentiment nationaliste au Québec avec la Révolution tranquille (1960-1966), une période de réformes majeures qui fait entrer le Québec dans la modernité, le FLQ se positionne comme acteur –accélérateur du processus visant l’indépendance politique du Québec. Le FLQ veut l’indépendance via une révolution sociale et marxiste.

Pour faire avancer la cause et attirer l’attention sur son projet social, le FLQ a recours dès ses débuts à la violence. Cette violence est dirigée contre des symboles de l’impérialisme canadien-anglais et du capitalisme. Plusieurs banques sont dévalisées, des dépôts d’armes et casernes militaires sont attaqués pour obtenir des armes, des chantiers de construction sont visités pour en voler de la dynamite pour faire sauter des bâtiments clairement associés au gouvernement canadien.

Le FLQ est divisé en cellules, chacune complètement indépendante des autres pour assurer la sécurité. Elles prennent contact entre elles de manière sécrète, s’assurant de jamais pouvoir identifier les membres.

Tract du comité de défense des prisonniers politiques québécois

Lors des différentes opérations terroristes, certains membres perdront la vie et d’autres seront arrêtés. Le FLQ considère qu’ils constituent de prisonniers politiques, ce que nient les autorités.

Le 5 octobre 1970, la cellule Libération enlève à son domicile James Richard Cross, conseiller commercial de la Commission commerciale britannique à Montréal. Dans les négociations qui s’amorcent entre le gouvernement et le FLQ, les terroristes espèrent pouvoir échanger leur otage contre la libération des membres du FLQ emprisonnés, obtenir une rançon de 500.000$. On exige également que le manifeste du FLQ soit lu sur les ondes de la télévision d’État, soit la Société Radio-Canada. Les négociations piétinent. Le gouvernement accepte finalement de se rendre à une condition des felquistes : le manifeste sera lu et transmis à la télévision nationale.
Or 5 jours plus tard soit le 10 octobre, la ministre du Travail et de l’Immigration, Pierre Laporte est enlevé devant sa maison par la cellule Chénier.

En réaction, le gouvernement fédéral vote la loi des mesures de guerre le 16 octobre, le jour même où le cadavre de Pierre Laporte est retrouvé dans le coffre d’une voiture. L’armée canadienne est déployée sur l’ensemble du territoire afin de protéger les élus et les institutions publiques. Des centaines d’arrestations sont réalisées, souvent sans que les individus puissent jouir de leurs droits constitutionnels, sans qu’ils sachent pourquoi ils étaient arrêtés.

Note explicative sur l’affaire Lagrenade et le F.L.Q.

James R. Cross sera libéré en décembre 1970 et ses ravisseurs obtiendront un sauf-conduit pour Cuba. Les ravisseurs de Pierre Laporte seront arrêtés quelques semaines plus tard et seront condamnés à 12 ans de prison. La crise d’octobre se termine ainsi. Le FLQ dont une partie de la population avait été sympathique à leur cause, fut discrédité au moment où le Québec apprend la mort de Pierre Laporte.

Pour Vallières et Gagnon

> À consulter : www.memoireduquebec.com